Il est 20h, et bien que la nuit ne soit pas encore tombée, nous avons décidé de nous coucher tôt , car le départ de Sines est prévu à minuit. Pour moi, Mu, c'est un peu comme sortir d'une hibernation, un réveil difficile mais après avoir enfilé mon ciré, nous voilà partis ! Nous avons bien anticipé pour éviter de nous prendre les casiers qui traînent dans le mouillage. Une fois sortis, nous zigzaguons entre les cargos, comme des danseurs de tango en pleine mer. Pendant deux heures, nous restons sur nos gardes, évitant de nous transformer en sandwich marin. Une fois la zone des cargos derrière nous, je me glisse dans ma couchette, espérant un peu de répit.
C'est l'odeur du café qui me réveille et en ouvrant les yeux, je me rends compte que j'ai le nez collé à la paroi, le bateau gîte bien à tribord. J'enfile mon ciré et rejoins Lau dans le cockpit. La mer est belle, mais très désordonnée. Je n'ai pas vraiment faim, ce qui est surprenant pour moi, qui ai toujours un appétit d'ogre au petit déjeuner. Je me contente donc d'un morceau de pain trempé dans un peu d'huile d'olive. À 10 h, le vent se lève. Les vagues deviennent de plus en plus courtes, une toutes les cinq secondes. On est déjà en Méditerranée ? Pas encore, peut-être un avant-goût de ce qui nous attend. La pointe du cap Vincent est encore à 25 milles, on la voit au loin.
À 10 h, le gla est donné, les vagues sont de plus en plus courtes, la mer forcit, on prend un ris, nous enroulons le génois et envoyons la trinquette. Mais cela ne suffit pas, car le vent forcit encore. Il est maintenant temps de prendre le deuxième ris. C'est à ce moment que Lau s'aperçoit que le vide-mulet, pièce qui sert à tenir la bôme, est en train de s'arracher😕 déjà 4 rivets sur les 8 ont sauté. Nous décidons donc d'affaler la grande voile et de continuer sous trinquette seule. Mais les vagues prennent de la hauteur, elles viennent de tout bord, le Nomade est comme le liquide dans un shaker. Nous mettons un peu de moteur pour appuyer. Le Nomade est submergé d'eau de mer. À l'intérieur, je bouche l'entrée d'air qui se trouve entre la cabine avant et la salle d'eau pour éviter d'avoir de l'eau de mer qui rentre à l'intérieur.
Une fois passé le cap Saint Vincent, les vagues sont encore présentes, mais nous sommes un peu à l'abri du vent. Nous sommes collants, tout le bateau est couvert de sel, et la capote est devenue opaque. Heureusement, elle est bien en place et nous protège efficacement. Nous aurions pu continuer deux milles de plus dans la rivière Alvor, mais en raison de la casse du vide-mulet et de notre état général, nous avons décidé de rentrer au port de Lagos, Il est 16h.On rêve d'une chose, une bonne douche !
Olivier / Voilier Ileana
Très belle la photo du cargo! En espérant que le mat n'est pas trop abimé. Bonne continuation !.
Admin
Merci Olivier pour ton message. On a remis la bôme sur l'ancien vide mulet en attendant de pouvoir réparer. A bientôt.